Le siège d'Uxellodunum d'après les textes antiques...
6 LES FORCES EN PRESENCE
Les évaluations ci-dessous sont proposées en 2002 par Jean-Pierre Girault, responsable des fouilles, avec la collaboration de Guy Maynard pour les animaux lors du siège d’Uxellodunum.
Les forces gauloises
Les Gaulois battus sur la Loire, du côté de Saumur (?) ou des Ponts de Cé (?), ont péri en grand nombre : 12.000 selon Hirtius (8/29). Environ 2000 à 5000 (50) se sont ralliés à Drappès qui avait l'intention d'envahir la Province (VIII, 30).
Rien ne nous indique que l'armée de Drappès soit constituée uniquement des fuyards de l'armée de Dumnacos. En effet, le début du chapitre (8/30) mentionne que, depuis le début du soulèvement, il s'est déjà adjoint à Drappès des "gens sans aveu, des bannis, des esclaves et des voleurs". Les fuyards de l'armée de Dumnacos pourraient venir compléter cette troupe.
Aucun texte ne précise le total des effectifs. Lorsque les Gaulois partent pour l'opération de ravitaillement, il ne reste que 2000 hommes sur l'oppidum (8/34). Si on considère que Drappès avait 2000 à 5000 hommes, on peut admettre que Luctérios de son côté avait enrôlé au moins 500 à 1000 hommes.
L'évaluation approximative de la répartition des troupes gauloises sur l'oppidum et à l'extérieur serait de:
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Camille Jullian estime (52) que "les chefs gaulois amenèrent 2500 hommes à Uxellodunum". Or ils en laissèrent 2000 dans la place quand ils partirent pour la ravitailler. Ils n'auraient donc disposé que de 500 hommes des leurs pour assurer la garde du camp de Drappès et la sécurité des convois de Lucterios.
J.-B. Cessac (53) dit : " je crois ainsi être dans le vrai en portant à cinq ou six mille hommes l'effectif des troupes légères allant en fourrageurs. Celles-ci disparus de la scène, après deux rencontres fatales, je croix pouvoir taxer encore à dix ou onze mille la population obsidionale permanente ou accidentelle, parmi laquelle le tiers ou le quart concourut, avec la garnison, à la défense d'Uxellodunum."
Emile Albouy (54) estime à environ 5000 hommes le nombre de combattants qui entrèrent dans Uxellodunum.
Lors de la guerre des Gaules, dans les forces Gauloise (55), il n’y a pas d’armée, mais la réunion de contingents envoyés par différents peuples et commandés par leurs propres chefs. Au sein de ces contingents, la fine fleur était constituée par la cavalerie : les nobles gaulois sont appelés par César les equites (chevaliers-cavaliers), eux-mêmes combattant à cheval et s’entourant de « clients-cavaliers ». César nous apprend que, pour pallier la petite structure des chevaux indigènes, ces nobles achetaient « à n’importe quel prix » des montures étrangères. Ils portaient casques à couvre-joues (paragnathides), cottes de maille, boucliers. Leurs armes offensives étaient la lance et la longue épée. Cette cavalerie, de par son caractère aristocratique, jouissait d’un haut niveau et d’un excellent entraînement.
Il en était tout autrement des fantassins, recrutés parmi les travailleurs ruraux le temps d’une campagne ou d’une expédition, et renvoyés ensuite dans leurs champs. Pas d’entraînement régulier, une expérience souvent limitée. Les chefs devaient leur fournir l’équipement et leur octroyer une solde. Ils étaient armés d’un javelot et d’une épée, mais on connaît moins bien leur équipement défensif, à part le grand bouclier oblong avoisinant la hauteur d’un homme.
Quelles que fussent leur vaillance et leurs qualités physiques, ces fantassins ne pouvaient rivaliser avec une armée régulière bien entraînée.
J.-B. Cessac (53) dit : " je crois ainsi être dans le vrai en portant à cinq ou six mille hommes l'effectif des troupes légères allant en fourrageurs. Celles-ci disparus de la scène, après deux rencontres fatales, je croix pouvoir taxer encore à dix ou onze mille la population obsidionale permanente ou accidentelle, parmi laquelle le tiers ou le quart concourut, avec la garnison, à la défense d'Uxellodunum."
Emile Albouy (54) estime à environ 5000 hommes le nombre de combattants qui entrèrent dans Uxellodunum.
Lors de la guerre des Gaules, dans les forces Gauloise (55), il n’y a pas d’armée, mais la réunion de contingents envoyés par différents peuples et commandés par leurs propres chefs. Au sein de ces contingents, la fine fleur était constituée par la cavalerie : les nobles gaulois sont appelés par César les equites (chevaliers-cavaliers), eux-mêmes combattant à cheval et s’entourant de « clients-cavaliers ». César nous apprend que, pour pallier la petite structure des chevaux indigènes, ces nobles achetaient « à n’importe quel prix » des montures étrangères. Ils portaient casques à couvre-joues (paragnathides), cottes de maille, boucliers. Leurs armes offensives étaient la lance et la longue épée. Cette cavalerie, de par son caractère aristocratique, jouissait d’un haut niveau et d’un excellent entraînement.
Il en était tout autrement des fantassins, recrutés parmi les travailleurs ruraux le temps d’une campagne ou d’une expédition, et renvoyés ensuite dans leurs champs. Pas d’entraînement régulier, une expérience souvent limitée. Les chefs devaient leur fournir l’équipement et leur octroyer une solde. Ils étaient armés d’un javelot et d’une épée, mais on connaît moins bien leur équipement défensif, à part le grand bouclier oblong avoisinant la hauteur d’un homme.
Quelles que fussent leur vaillance et leurs qualités physiques, ces fantassins ne pouvaient rivaliser avec une armée régulière bien entraînée.
Les troupes romaines
A la fin du siège, les effectifs des troupes romaines autour d'Uxellodunum s'élevaient à six légions et demie :
- les deux de Caninius (VIII, 30)
- les deux et demie de Fabius ou 25 cohortes (VIII, 37 et VIII, 24)
- les deux de Calénus (VIII, 39)
Il est généralement admis que l'effectif théorique d'une légion est de 4000 hommes. En fin de campagne les effectifs sont donc plus faibles, soit environ 3000 hommes (56). Cela fait au total approximativement 21000 hommes.
A ces chiffres, il faut ajouter les cavaleries (VIII, 28 ; VIII, 36 ; VIII, 39), les fantassins germains ou numides de Caninius employés comme troupes auxiliaires (8/36), les archers crétois et les frondeurs des Baléares (8/40). L'évaluation de l'ensemble des troupes qui assiègent Uxellodunum se situerait autour de 30000 combattants. Mais, si l’on veut évaluer les effectifs réels du “ corps expéditionnaire ”, il faut certainement doubler ce chiffre, pour tenir compte des accompagnateurs de toutes sortes : esclaves(57) (VII, 89), " valets " s’occupant des bagages, des bêtes de somme transportant ceux-ci ou tirant les machines de guerre. |
D'après Alain Deyber (58), l'Exercitus césarien employait de très nombreux auxiliaires, c'est-à-dire des contingents non légionnaires composés de soldats qui n'étaient pas citoyens romains, des individus originaires pour la plupart du bassin occidental de la Méditerranée : archers crétois, frondeurs baléares et peut-être numides, cavaliers et fantassins légers numides et germains. Il y eut aussi des Gaulois engagés pour une campagne ou en vue d'accomplir une mission bien définie : on songe aux nombreux guides, éclaireurs, interprètes, courriers, messagers dont l'armée ne pouvait se passer dans un environnement hostile. Le seul ressort de ces troupes professionnelles était "l'espoir du butin".
Ces formations plus ou moins organisées étaient commandées par leurs chefs traditionnels, habillées et équipées selon leur mode nationale. Si elles observaient dans l'engagement la tactique de leurs employeurs, dont elles devaient posséder au moins les rudiments afin de ne pas se trouver à contre-courant et de faire échouer la manœuvre, elles n'en combattaient pas moins selon leurs techniques propres et leurs armes personnelles.
Les légionnaires constituent l’infanterie lourde. Ils portent un casque très simple, une cotte de mailles et un bouclier ovale. Leurs armes offensives sont le javelot (le pilum), une épée ou un poignard pour le corps à corps. La légion dispose de sa propre artillerie, diverses machines lançant des pierres (baliste) ou des traits (catapultes). Elle comporte en son sein des spécialistes du « génie », et le légionnaire peut se transformer en bâtisseur, en charpentier, en bûcheron, voire en fabricant d’armes !
Ces formations plus ou moins organisées étaient commandées par leurs chefs traditionnels, habillées et équipées selon leur mode nationale. Si elles observaient dans l'engagement la tactique de leurs employeurs, dont elles devaient posséder au moins les rudiments afin de ne pas se trouver à contre-courant et de faire échouer la manœuvre, elles n'en combattaient pas moins selon leurs techniques propres et leurs armes personnelles.
Les légionnaires constituent l’infanterie lourde. Ils portent un casque très simple, une cotte de mailles et un bouclier ovale. Leurs armes offensives sont le javelot (le pilum), une épée ou un poignard pour le corps à corps. La légion dispose de sa propre artillerie, diverses machines lançant des pierres (baliste) ou des traits (catapultes). Elle comporte en son sein des spécialistes du « génie », et le légionnaire peut se transformer en bâtisseur, en charpentier, en bûcheron, voire en fabricant d’armes !
Lorsque l’armée romaine est en campagne, il faut chaque soir établir et fortifier un camp. à d’autres moments, le légionnaire peut être envoyé couper le blé dans les champs ou faire du fourrage.
La légion est divisée en dix cohortes, chacune comprenant six centuries. à la tête de chacune de ces dernières, se trouve le sous-officier « de base » : le centurion, qui, sorti du rang, pouvait progresser jusqu’au commandement de la cohorte, et, pour les meilleurs d’entre eux (les « primipiles), participer aux réunions d’état-major. Parmi les officiers, on distingue les tribuns, issus de la classe équestre, normalement affectés à l’encadrement de la légion, les préfets exerçants des tâches administratives et - très exceptionnellement - le commandement de la flotte ou de la cavalerie. Enfin, les légats - issus de la classe sénatoriale- sont des collaborateurs directs du proconsul qui leur confit toute tâche d’ordre administratif (maintenir l’ordre dans une région) ou militaire. |
L’armée romaine était donc structurée, entraînée et expérimentée. à la fin de la guerre des Gaules, l’armée romaine comprenait 12 légions, donc plus de la moitié des légions était à Uxellodunum.