Plusieurs types de paysages y sont représentés, hérités de la nature du sol. Une végétation caractérisée permet de les différencier sans difficultés.
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La pente très escarpée a limité l'impact des activités humaines. Les coupes de bois régulièrement pratiquées dans le passé, n'ont pas entravé la régénérescence rapide du couvert forestier, sous la forme de taillis ou bien à partir de semis naturels. La strate arborescente dominée par le Chêne pubescent et le Charme (Charmaie-chênaie) est complétée par le Tilleul (Tilia platyphyllos), le Frène élevé (Fraxinus excelsior), l'érable champêtre (Acer campestre), l'Orme champêtre (Ulmus campestris), le Chêne pédonculé (Quercus pedunculata) avec quelques arbres de deuxième grandeur ou arbrisseaux comme le Noisetier (Corylus avellana), les Cornouillers (Cornus mas, Cornus sanguinea), l'Alisier torminal (Sorbus torminalis), l'Alisier blanc (Sorbus aria), les Aubépines (Crataegus monogyna, Crataegus oxyacantha beaucoup plus rare), le Troène (Ligustrum vulgare), le Camerisier (Lonicera xylosteum), etc... Le Lierre (Hedera helix), la Garance voyageuse (Rubia peregrina), le Tamier (Tamus communis), utilisent le support des troncs ou des branches pour se hisser vers la lumière. Le Daphné lauréole (Daphne laureola) à floraison précoce, le Fragon ou petit houx (Ruscus aculeatus), le Rosier des champs (Rosa arvensis) dont les rameaux s'étalent sur le sol composent une modeste strate arbustive. La riche strate herbacée apporte la preuve d'une bonne conservation de la biodiversité végétale avec un nombre élevé de géophytes, plantes qui ne conservent en hiver que des organes enfouis dans la terre (bulbes, tubercules ou rhizomes). Bon nombre ne peuvent se maintenir que dans des sols profonds et non remaniés. Dès les premiers beaux jours de l'hiver et tout au long du printemps leurs floraisons se renouvellent égayant le sous-bois par la fraîcheur de leurs coloris et l'élégance de leurs inflorescences. Ainsi dès le mois de janvier éclosent les Perce-neige (Galanthus nivalis), aux corolles laiteuses ; l'Hellébore fétide (Helleborus foetidus) développe un généreux bouquet de fleurs crème-verdâtre au-dessus d'une rosette de feuilles persistantes découpées en éventail. En février-mars c'est la grande parade des Narcisses faux-narcisses (Narcissus pseudo-marcissus) appelés "coucuts", dont le tube jaune vif largement ouvert est entouré de divisions crème étalées en étoile. Plus discrètes sont les floraisons de la Violette blanche (Viola alba), de la violette de Reichenbach (Viola reichenbachiana) à corolle bleu violet, de la Scille à deux feuilles (Scilla bifolia) ravissante liliacée à corolles d'un bleu intense. En mars-avril se manifestent la petite Pervenche (Vinca minor) qui, avec ses stolons, tisse de véritables tapis à même le sol, la Pulmonaire à longues feuilles (Pulmonaria longifolia) maculées de blanc, la Stellaire holostée (Stellaria holostea), la Cardamine des près (Cardamine pratense) crucifère à fleurs mauves, le Sanicle d'Europe (Saniculum europaeum) et sa courte ombelle de fleurs blanches, l'Euphorbe à feuilles d'amandier (Euphorbia amygdaloides), la Mercuriale vivace (Mercurialis perennis), la Ficaire fausse-renoncule (Ficaria ranunculoides), etc... En avril-mai c'est le tour du Sceau-de-Salomon multiflore (Polygonatum multiflorum), un faux muguet dont les clochettes étroites en courtes grappes pendantes s'attachent à l'aisselle des feuilles portées par une longue tige arquée, de l'Orchis mâle (Orchis mascula) à feuilles tachées de noir, de l'Ancolie vulgaire (Aquilegia vulgaris) dont la grande fleur bleue, savamment ouvragée, se prolonge par cinq éperons enroulés, de la Véronique petit-chêne (Veronica chamaedrys) et ses menues fleurs azur en épis dressés, de la Consoude tubéreuse (Symphytum tuberosum), de la Cardamine impatiente (Cardamine impatiens), de la Vesce des haies (Vicia sepium), du Géranium herbe-à-Robert (Geranium robertianum), de la Benoîte des villes (Geum urbanum), de l'Orobanche du Lierre (Orobanche hederae) plante parasite, de la Néottie nid-d'oiseau (Neottia nidus-avis) rare orchidée saprophyte, dont les fleurs brun pâle en long épi, s'extraient de l'humus comme par enchantement, la Listère à feuilles ovales (Listera ovata), etc... En mai-juin s'ouvrent les beaux capitules jaunes du Doronic (Doronicum pardalianches) qui rivalisent sans peine avec l'Epervière des murs (Hieracium murorum) et la Laitue des murs (Mycelis muralis), les ombelles blanches de l'Anthriscus sylvestre (Anthriscus sylvestris), les délicates fleurs vert pâle en longue grappe de l'Ornithogale des Pyrénées (Ornithogalum pyrenaicum), l'Ornithogale en ombelle (Ornithogalum umbellatum) et ses blanches fleurs en étoile, la discrète Moehringia à trois nervures (Moehringia trinervia), la Platanthère à fleurs verdâtres (Platanthera chlorantha), la belle Campanule à feuille de pêcher (Campanula persicifolia), la grappe jaune du Millepertuis hérissé (Hypericum hirsutum), la Gesse sylvestre (Lathyrus sylvestris) qui évoque le pois de senteur et surtout le rare Lis martagon (Lilium martagon) à fleurs roses et pétales ponctués de pourpre, dont la petite population doit être scrupuleusement respectée. Quelques graminées, cypéracées et joncacées caractéristiques des sous-bois frais accompagnent les espèces déjà citées : Mélique uniflore (melica uniflora), Millet étalé (Millium effusum), Brome rude (Bromus asper), Carex des forêts (Carex sylvatica), Luzule de Forster (Luzula Forsteri), etc... Le Polystic à soies (Polystichum setiferum) fougère étalée en large corbeille, et la Scolopendre (Phyllitis Scolopendrium) se développent à même le sol tandis que les Polypodes (Polypodium interjectum, Polypodium australe) incrustent leurs rhizomes dans l'écorce moussue des vieux arbres (fougères épiphytes). Ces mêmes Polypodes se retrouvent sur les corniches moussues des rochers calcaires ombragés dont les fissures hébergent plusieurs Capillaires (Asplenium ceterach, Asplenium trichomanes, Asplenium adiantum-nigrum) avec d'autres espèces : le Nombril de Vénus (Umbilicus rupestris), l'Epervière des murs, la Laitue des murs, le Pâturin des bois (Poa nemoralis), etc... |
La couverture forestière assez lâche, installée sur un sol peu profond ou sur des éboulis relativement stabilisés, directement ancrée parfois sur des affleurements calcaires sous forme de balmes ou de lapiaz, ménage des espaces favorables à la pelouse xérothermophile.
La strate arborescente et la strate arbustive comptent, outre le Chêne pubescent quelques espèces d'affinités méditerranéennes ou subméditerranéennes comme :
En dépit de conditions de vie difficiles (sécheresse ou faibles précipitations pendant la période estivale avec un soleil implacable et des températures élevées, faible capacité de rétention en eau des sols maigres et souvent très pierreux) la strate herbacée est assez riche en espèces qui se manifestent tout au long du printemps par une généreuse palette de couleurs :
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La pelouse discontinue, composée de graminées caractéristiques comme la Seslérie bleuâtre (Sesleria caerulea), le Brome dressé (Bromus erectus), la Fléole de Boehmer (Phleum boehmeri), et la lisière du sous-bois sont favorables à l'installation de quelques orchidées : le Limodorum à feuilles avortées (Limodorum abortivum) lui aussi dépourvu de chlorophylle, le Loroglosse à odeur de bouc (Loroglossum hircinum), l'Anacamptis pyramidal (Anacamptis pyramidalis), l'Orchis militaire (Orchis militaris) et son épi de pantins blancs et roses, l'Ophrys bécasse (Ophrys scolopax) et sa gracieuse grappe de faux insectes, etc...
Aux espèces déjà citées s'ajoutent des plantes plus banales :
Les fissures du calcaire qui constitue les falaises et abris sous roche en exposition sud-est, accueillent quelques espèces déjà citées pour le sous bois, les pelouses ou les éboulis comme la fausse bruyère (Fumana). Le Figuier (Ficus carica) s'y maintient à l'abri du froid et de l'humidité, en compagnie de la Pariétaire (Parietaria diffusa), des Capillaires (Asplenium ceterach, Asplenium ruta-muraria, Asplenium trichomanes) ; Sur les tufs provenant de suintements prolongés, est installée la Capillaire de Montpellier (Adiantum capillus veneris). Sur le sol graveleux et poussiéreux des abris sous roche qui échappent à l'invasion de la chênaie, on peut noter la présence de quelques espèces nitrophiles (stationnement et passage de quelques mammifères sauvages) comme :
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Avoine élevée,
Brize intermédiaire, Brome mou, Brome stérile, Centaurée des prés, Crépis bisannuel, Crételle, Dactyle aggloméré. |
Daucus carotte,
Gaillet mollugo, Gesse des prés, Houlque laineuse, Inule dysenterique, Ivraie vivace, Knautia des champs, Lotier corniculé. |
Luzerne cultivée,
Muscari chevelu, Marguerite vulgaire, etc... Odontitès rouge, Pâturin des prés, Petit Rhinanthe, Plantain lancéolé, Renoncule bulbeuse. |
Sainfoin cultivé,
Salsifis des prés, Trèfle des prés, Trèfle des champs, Trèfle filiforme, Véronique petit-chêne, Vulpin des prés. |
Nous passerons sous silence la flore cosmopolite des cultures, qui, très appauvrie par l'utilisation des désherbants, ne donne qu'une image dérisoire d'un brillant cortège d'espèces (Bleuets, Coquelicots, Nielles, Anthémis, Cirses, Dauphinelles, Galéopsis, etc...) qui paraient jadis les moissons des plus vives couleurs. |
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Cryptogames vasculaires :
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Monocotylédones :
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Dicotylédones :
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La flore rudérale et les adventices :
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La flore des milieux humides :
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Sur les tufs irrigués :
Plantes immergées ou flottantes :
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